jeudi 1 octobre 2015

Première 'Exploration Live !' pour l'équipe des Trans












Lundi 28 septembre, auditorium du Musée des Beaux-Arts de Rennes.

Nous nous retrouvons avec une grande partie de l'équipe des Trans Musicales afin que je lui présente une première ébauche de l'exploration de la programmation des 37e Trans que je serai amené à réaliser à plusieurs occasions en novembre prochain. Je trouve toujours délicat de présenter un travail en cours comme celui-ci dans la mesure où j'ai découvert certains artistes très récemment et mon manque de recul sur la musique de ces derniers peut facilement générer des analyses ou des commentaires que je contredirai moi-même dans quelques semaines... Rien de grave cependant : on est entre nous et l'ambiance est donc bienveillante, même si je reconnais que mon discours manque encore de structure. A la fin de ces deux heures, l'équipe a l'air contente (au moins autant que je suis frustré -  ou du moins je l'espère).

Des observateurs extérieurs pourraient être étonnés que l'on organise ce genre de rencontre en interne, mais lorsqu'on travaille dans un festival de musique comme dans toute autre organisation liée à un événement, il n'est pas rare d'observer, au fur et à mesure qu'on se rapproche du jour J, le syndrome de "la tête dans le guidon", qui fait que chacun s'attelle de plus en plus intensément à sa mission première et n'a plus toujours la disponibilité pour se poser et porter un regard global sur le projet artistique. L'enjeu est donc ici pour chacun de s'offrir une parenthèse de deux heures centrée sur la musique du festival, sans penser à la promotion, à la production, à l'administration... Un membre de l'équipe a d'ailleurs l'habitude de me dire que lorsqu'il vient chaque année à l'une des 'Explorations Live !' de novembre (au moment où il se consacre à la gestion de problèmes liés à l'organisation d'un grand festival, mais n'ayant aucun rapport avec la musique), ces deux heures lui rappellent avec plaisir pourquoi il fait "tout ça".

Quand j'ai commencé à faire des interventions publiques sous forme d'écoutes commentées de la programmation des Trans (vers 2009 il me semble), je m'étais simplement imaginé que cela aiderait les gens à faire leur choix parmi l'offre très large de concerts proposés par le festival. Mais j'ai constaté, années après années, que ce cérémonial qui prend la forme d'une conférence apporte en fait d'autres choses au public présent.

Le fait de s'installer pour ne faire qu'écouter de la musique pendant deux heures est en soit une pratique de plus en plus rare. Plus que l'écoute, c'est la "consommation distraite" de musique qui semble aujourd'hui être la règle. Comme une simple phobie du silence. Il devient très rare pour beaucoup de gens d'écouter de la musique en ne faisant rien d'autre. En travaillant, en conduisant, en lisant un magazine, en faisant des recherches sur Internet, en faisant ses courses, en fond sonore dans un lieu public, en discutant... J'en viens parfois à me demander combien d'amateurs de musiques ont encore des rituels d'écoute, ce genre de mises en scène personnelles et intimistes qui permettent de se laisser hypnotiser par la musique et ainsi de décupler les émotions ressenties. Toujours est-il que certaines personnes qui arrivent parfois à ces conférences avec la "peur de l'ennui" viennent souvent me voir à la fin pour me dire tout le bien qu'elles ont ressenti dans cette situation où elles se sont mises en "pause" du reste de leurs activités pour ne se consacrer qu'à l'écoute de la musique et aux commentaires qui s'y rapportaient. Tout simplement comme lorsqu'on va au cinéma et que l'on rentre suffisamment dans le film pour se sentir immergé.

Une autre remarque que j'entends régulièrement à l'issue de ces présentations, c'est l'envie de certaines personnes de réécouter de la musique, plus de musiques, et notamment des esthétiques musicales qui leur sont moins familières. Bref, de "sortir de leur zone de confort", pour utiliser une expression en vogue. Je ne vais mentir à personne : quand j'entends ça, j'ai beau tenter de rester impassible, intérieurement je "kiffe". Mais au-delà de cette satisfaction personnelle, ce genre de témoignage justifie à lui seul toute cette démarche entreprise il y a 10 ans, lorsque la direction du festival a fait appel à moi pour créer un outil comme l'Explorateur, ainsi que sa déclinaison en "live" quatre ans plus tard.

Pour achever ce billet, je livre ici la playlist des titres diffusés et commentés ce 28 septembre. La première partie de cette liste inclut les titres que je n'avais pas encore diffusés (et qui ne sont donc pas sur la  playlist précédente). La deuxième partie réunit donc des morceaux déjà retenus précédemment.

&ME - Locust
Applescal - Like You Do
City Kay - Here Before (Live 2015)
Dralms - A Slum of Legs
Drones Club - Cabin Pressure
Drones Club - Python
Fatnotronic - Matogrosso [edit/remix d'un titre de Jorge Ben Jor]
France - [live, janvier 2015]
Het Universumpje - Met je bek
Imarhan - Arodj N-Inizdjam
Khun Narin - Sut Sanaen # 2
London O'Connor - Steal
Monika - Shake Your Hands (feat. Andrew Wyatt)
Powell - Club Music (Ancient Methods 'Körpersäure91' Mix)
Royce Wood Junior - Clanky Love
Royce Wood Junior - Honeydripper
The Comet Is Coming - Neon Baby
Vandal & Stylo G - Bam Bam
Worakls - Elea

3SomeSisters - Get up
BinkBeats - Jake's Journey (live)
Chamberlain - L-YMN
Clarence Clarity - Buck-Toothed Particle Smashers
Darius - Espoir
Fatnotronic - Gold & Timber [edit/remix d'un titre de Alcatraz Black Band]
Holy Strays - Chasm
Kokomo - Black Crow (In The White Snow)
Le Galaxie - Carmen
Mawimbi (feat. Jackson Thélémaque) - Night Sun
Son Little - The River